Danse, chant, théâtre, peinture ou écriture, aquagym ou pilates, pétanque ou tarot, animations en intérieur, balades ou sorties culturelles à l’extérieur : le pôle animation occupe une place importante en Résidence Services Seniors. Pour stimuler le physique et le mental… et pour ensoleiller son moral !
Le rôle de l’animateur est essentiel en Résidence Services Seniors Occitalia. Les activités qu’il propose rythment le quotidien des résidents, mais elles constituent tout autant des points de rencontres durant lesquels les individus échangent, partagent, rient et se lient. Jusqu’à constituer un véritable groupe. Et c’est précisément la curiosité de ce groupe qu’il faut régulièrement attiser. Pour qu’il ressente l’envie de s’investir. En proposant de nouvelles activités, bien sûr, mais aussi en tirant partie des talents et de l’expérience propre à chacun. Animer, c’est mettre en mouvement… mais comment faire ? Fanny Grangemard et Julien Droualiere, respectivement animatrice à l’Apogée et animateur à L’Orangerie comme au Domaine de Maleska, nous livrent leurs secrets…
L’interview de Fanny Grangemard, animatrice à l’Apogée (Castelnau-le-Lez)
Animer, c’est rayonner tous ensemble et se faire du bien !
Fanny, quelle formation avez-vous suivie pour devenir animatrice ?
J’ai beaucoup évolué dans le système éducatif ; professeure des écoles, notamment. Je devais donc mener des projets, proposer des activités… Je suis titulaire d’un master en "Enseignement, éducation et formation" ; j’ai donc suivi une formation complète en arts plastiques comme en atelier d’écriture. Des compétences qui permettent de rendre le savoir accessible à tous. Car fondamentalement, j’aime d’abord être utile aux autres et j’aurai eu la chance de travailler avec des enfants, des adolescents, des adultes et désormais avec des seniors. Je trouve ça fantastique de pouvoir échanger avec tant de personnes et de transmettre à tout âge de la vie.
Comment concevez-vous vos animations ? Que souhaitez-vous transmettre, justement ?
Je m’attache beaucoup au côté ludique des activités comme à tout ce qui participe au maintien de la forme physique et psychique. Bien entendu, j’essaye de diversifier au maximum les ateliers, afin que chacun y trouve son compte. L’objectif, c’est que nos résidents aient envie de se lever, le matin, car il y a cet atelier qu’ils ne veulent surtout pas louper. Toute l’équipe est soudée pour insuffler cet appétit et ce désir… et les faire perdurer toute la journée !
″Notre rôle, c’est de permettre à chacun de se sentir bien et à sa place. Prêt à aller de l’avant."
Quid des nouveaux résidents ? Se joignent-ils facilement à ces ateliers ?
L’arrivée en Résidence Services Seniors (RSS) est souvent une période un peu compliquée. Les résidents ont quitté leur maison, leurs repères : logiquement, ils ne sont pas totalement à l’aise. Et puis, certains ont des préjugés... Nous allons donc à leur rencontre, on se présente et on leur explique les objectifs de nos animations. C’est une période charnière : l’animateur doit les aider à digérer certains changements dans leur existence, à se sentir bien et à leur place. Il y a aussi l’acceptation de vieillir. Ce qui n’est pas si grave. Je suis toujours moi, je suis toujours l’enfant qui a été adolescent, adulte, et qui, désormais est juste un peu plus vieux. Ma vie va pouvoir continuer ici, car il y a un nouveau chapitre à écrire. Et l’animation a vraiment un rôle central à jouer dans ce nouveau départ : c’est une véritable pierre angulaire. Un, deux ou trois mois plus tard, les gens sont ravis d’être là. Et ils ne se voient plus vivre ailleurs.
Quelles sont les activités que vous proposez ?
Elles sont multiples ! En intérieur, il y a des arts plastiques, des ateliers manuels, des ateliers mémoire, la chorale qui me tient particulièrement à cœur, puisque je suis chanteuse, du yoga, du pilates, des jeux de société et le loto, bien sûr. En extérieur, nous pratiquons la pétanque, l’aquagym et le jardinage. Notre navette nous permet aussi de partir en balade ou en visite, à Montpellier comme dans les environs. Ou bien encore d’assister à des spectacles. Et puis, en fin de semaine, nous organisons "l’apéritif du vendredi" : un véritable moment de convivialité. Il y a encore le "tea time", chaque jour, vers 16h00, autour de la tarte du Chef. On lance des sujets de conversation, les résidents discutent, on confronte nos points de vue : un échange intergénérationnel stimulant, pour les uns comme pour les autres.
″Animer, c’est permettre à chaque résident d’exploiter ses talents pour les mettre au profit du groupe.″
Faîtes-vous appel à des intervenants extérieurs ?
Oui, bien sûr, car nous voulons proposer un panel varié de disciplines, et l’animateur ne peut toutes les maîtriser. Nos intervenants sont choisis pour leur professionnalisme et leurs compétences spécifiques. C’est notamment le cas pour le yoga et le pilates. En période de restrictions sanitaires, nous avions également fait appel à des commerçants-artisans, afin d’organiser notre "Petit marché du dernier vendredi du mois" dans la salle d’animation. Nos résidents pouvaient donc facilement avoir accès à des produits locaux, des produits de beauté, des bijoux ou des vêtements. Pratique et chaleureux.
Animer, c’est aviver, insuffler le mouvement. Comment y parvenez-vous ?
Animer, ce n’est pas simplement penser un atelier et le mettre en place. Ce qui est passionnant, c’est d’utiliser les forces et les atouts de chacun. Quand on arrive à un certain âge, on a une énorme expérience de la vie, de grandes connaissances. Et le rôle de l’animateur, c’est de permettre à chaque résident d’exploiter ses talents pour les mettre au profit du groupe. Ainsi, l’un de nos résidents est illustrateur ; il va réaliser un modèle de menu dont nous allons nous inspirer pour notre prochain repas à thème. C’est un échange d’énergie, en fait : on se nourrit mutuellement, dans des rapports de confiance, sincères et bienveillants. Sans cela, rien n’est possible. C’est ce qui permet à chacun de trouver sa place. Dans l’activité à proprement parler, bien sûr, mais surtout dans le groupe. L’objectif, ce n’est pas de mettre en valeur l’animateur : il est utile, mais ce n’est qu’un passeur. C’est ma vision de ce métier.
L’interview de Julien Droualiere, animateur à L’Orangerie (Montpellier) et au Domaine de Maleska (Poussan)
L’animation, ce n’est pas forcément qu’une activité. Ça peut être une parole, un échange…
Julien, quel parcours vous a conduit au rôle d’animateur ?
J’ai suivi une formation STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) et suis titulaire d’une licence en Activité Physique Adaptée à la personne (APA). C’est ce qui me permet, en sus des animations, de mettre en place des activités tout spécialement destinées aux seniors.
En quoi consistent ces activités ?
Nos ateliers sont dédiés à l’équilibre, au réveil musculaire, à la motricité, la coordination, la respiration et à la posture. Il y a aussi de la gymnastique douce adaptée et de l’aquagym, puisque nous avons la chance de posséder des piscines dans quasiment toutes nos résidences. Et puis, cet été, une nouvelle activité qui me tenait à cœur a vu le jour : "l’immersion dans l’eau". Souvent, nos résidents ont une appréhension vis-à-vis de l’eau. Parfois due à un traumatisme survenu dans leur jeunesse ; d’autres n’ont tout simplement pas appris à nager. L’idée, c’est de les aider à se relaxer et à abaisser leur rythme cardiaque pour s’immerger dans l’eau… puis en profiter ! Bien entendu, cela nécessite de s’adapter à chaque personne, car chacun réagit à sa façon.
″Animateur : un métier qui exige beaucoup d’écoute, de tact, de pudeur et de respect.″
Précisément, comment définiriez-vous votre métier d’animateur ?
C’est une profession qui exige beaucoup d’écoute, de tact, de pudeur et de respect. Concrètement, l’animateur doit susciter l’intérêt : faire venir les gens, les faire parler, se rapprocher les uns des autres, mais il doit surtout créer une osmose pour que cela perdure, même quand il n’est physiquement pas présent. Il faut donc que des groupes se constituent, avec des centres d’intérêt communs. Là, c’est gagné !
Comment élaborez-vous votre programme, pour atteindre ces objectifs ?
Il n’y a pas de référent à proprement parler pour chapeauter les animateurs. On échange entre nous, entre animateurs des différentes résidences, mais aussi avec la gestionnaire, la coordinatrice, les kinés : c’est un vrai travail d’équipe. Et en même temps, chacun est un peu indépendant ; une véritable liberté qui nous permet de toucher à nombre de domaines, de proposer, d’expérimenter… Quand les gens adhèrent, on pérennise l’activité. Si ce n’est pas le cas, on passe à autre chose. Dernièrement, nous avons mis sur pied une animation consacrée "À la découverte des pays". Chaque mois, un résident nous présente le pays où il est né, où il a vécu, où il s’est rendu en vacances. Je fais un travail de recherche et on agrémente le tout de photos ou de vidéos, sur notre grand écran. C’est une activité qui plaît beaucoup. D’ailleurs, pour coller au mieux aux attentes, j’organise chaque année une réunion avec les résidents, à la rentrée de septembre. L’atelier théâtre, qui a récemment vu le jour, est le fruit de leurs envies.
″ C’est un échange permanent ; nous animons autant la vie des résidents qu’ils animent la nôtre.″
Les activités doivent être nombreuses…
Effectivement, le programme est copieux ! À Montpellier, nous sortons régulièrement marcher au Domaine de Méric ou nous balader à vélo électrique jusqu’aux plages de Palavas-les-Flots. Les visites peuvent être culturelles (Musée Fabre, théâtre), touristiques (Lac de Cécélés), œnologiques (Domaine Les Grandes Costes) ou gourmandes, puisque nous sommes notamment allés déguster des fruits de mer à Bouzigues. Sur le site de nos résidences, nous avons d’ailleurs créé un jardin potager. Des légumes et des plantes aromatiques que nos résidents récoltent et cuisinent chez eux. Un vrai plus, qui génère beaucoup d’échanges, de conseils, de recettes, de liens… La pétanque est également très bien pour cela, mais le mieux est peut-être encore nos activités inter-résidences, puisque les résidents de différents établissements se rassemblent sur un même site, le temps d’un événement. Et notamment pour des tournois de cartes et des parties de belote acharnées.
L’échange doit être permanent, durant ces rencontres ?
Là encore, l’idée est de créer du lien et des interactions. Pas seulement entre résidents d’une même structure, mais entre résidents Occitalia, amenés à se voir régulièrement. Pour ce faire, nous organisons annuellement une guinguette à L’Orangerie, mais aussi des kermesses. L’ambiance y est festive et les animations nombreuses : jeux de chamboule-tout, kapla, groupe de musique, citronnade, gâteau du Chef et vente de cosmétique, parfums, habits, miels, savons, bijoux… C’est aussi l’occasion de partager les savoir-faire des uns et de les faire découvrir aux autres : la chorale de Fanny à l’Apogée, la troupe de théâtre de Sarah, nos danseurs…
L’ambiance est conviviale, faite d’éclats de rire et de partage. Pour les résidents, bien sûr, mais aussi pour nous : les animateurs et tout le personnel Occitalia. Nous faisons tout pour donner le sourire à nos résidents et ils nous le donnent eux aussi, en retour. C’est un échange permanent ; nous animons autant qu’ils nous animent, finalement. C’est aussi ce qui fait la beauté de notre métier.