"Au-delà de la technologie, la télémédecine passe d’abord par les contacts humains"
La télémédecine est une pratique médicale à distance. Rapide et efficace, elle favorise grandement l’accès à des soins de qualité. C’est pourquoi les Résidences Services Seniors la proposent à ses résidents.
Connaissez-vous la télémédecine ? Cette discipline ne se substitue en rien aux pratiques médicales traditionnelles, mais elle en est un complément très efficace. Et sacrément pratique, puisqu’elle s’effectue à distance, depuis votre lieu de vie. Finis, donc, les problèmes de transport ou les interminables moments passés en salle d’attente… Bien entendu, et afin de simplifier le parcours de soins de ses résidents, Occitalia vous propose ce service. Lucile Maumy, infirmière spécialisée en télémédecine pour les 5 Résidences Services Seniors Occitalia fait un tour complet de la discipline, afin qu’elle n’ait plus aucun secret pour vous…
Lucile, pouvez-vous nous expliquer le rôle que vous tenez au sein des Résidences Services Seniors Occitalia ?
Je suis l’infirmière référente en télémédecine pour les 5 RSS Occitalia. Concrètement, cela signifie que je me rends dans chacune d’entre elles, afin de permettre aux résidents de bénéficier de cette pratique médicale qui se déroule à distance. Cela nécessite donc quelques aménagements et connaissances spécifiques.
Précisément, quelle formation et quel parcours avez-vous suivis pour tenir ce rôle de spécialiste en télémédecine ?
J’ai fait des études d’infirmière à Aix-en-Provence et obtenu mon Diplôme d’État trois ans plus tard. J’ai ensuite exercé pendant trois autres années, en tant qu’infirmière, avant de reprendre le chemin des études. À Montpellier, cette fois-ci, pour un Diplôme Universitaire de télémédecine.
″En télémédecine, mon rôle est clairement d’accompagner nos résidents et de fluidifier leur parcours de soins.″
Quels sont les actes de télémédecine que vous proposez aux résidents ?
Il y en a deux : la téléexpertise et la téléconsultation. Dans le cas de la téléexpertise, je constitue le dossier avec le patient sur la problématique de santé qui le concerne (après que le médecin traitant en ait fait la demande), puis le transmets au médecin spécialiste. Une fois ces documents examinés, celui-ci me fait un retour par écrit, que je délivre au résident comme au médecin traitant. Cela se pratique essentiellement en cardiologie, en dermatologie, parfois aussi en neurologie. Bien entendu, je réalise moi-même les électrocardiogrammes qui accompagnent le dossier ou prend les photos des plaies avec un zoom qui me permet de transmettre une image très précise de la lésion.
Et comment se déroule la téléconsultation ?
En amont, le patient et moi-même constituons son dossier médical : identifier les problèmes de santé, les traitements en cours, les antécédents… Je programme ensuite un rendez-vous avec le spécialiste, qui se déroule en visio et à distance. Tout cela grâce à un ordinateur, une webcam et une connexion internet. Cela se déroule finalement comme une consultation classique, puisqu’il y a un échange entre nous trois, des questions… Et cela dure entre 15 et 20 minutes. Mais le fait que le médecin ne soit pas présent sur place implique malgré tout quelques différences notables. Je peux être amenée à palper des jambes gonflées, par exemple, pour éclairer le médecin et lui délivrer mon ressenti. Je lui apporte ainsi un maximum d’éléments objectifs, afin qu’il puisse délivrer un diagnostic précis. Bien évidemment, je suis toujours présente lors d’une téléconsultation. Tant pour l’aspect médical que technique. À la fin de notre rendez-vous, le spécialiste établit un compte-rendu, qu’il nous transmet. Et que je me charge de remettre au médecin traitant. Autre avantage de l’acte de télémédecine : le patient se tourne bien souvent vers moi, une fois la téléconsultation terminée, pour obtenir quelques précisions sur des explications qu’il n’aurait pas eu le temps d’assimiler.
Un vrai rôle d’accompagnement…
C’est tout à fait cela. Finalement, je fais l’interface entre les résidents et l’ensemble des médecins spécialistes. Je suis donc la référente vers laquelle ils se tournent pour toute question relative à leur santé. C’est donc clairement mon rôle de leur réexpliquer les préconisations des médecins. De les rassurer et de les apaiser, également, avant une téléconsultation, car cela peut être intimidant de s’adresser à un docteur. Bref, c’est là tout le confort de cette formule, puisque je suis précisément là pour accompagner nos résidents.
″La télémédecine est particulièrement efficace, puisqu’elle nous permet d’obtenir très rapidement l’expertise du médecin.″
Quels sont les outils dont vous disposez en télémédecine ?
Outre l’ordinateur et sa caméra, indispensables, je me sers régulièrement d’un appareil photo, d’un tensiomètre et d’un électrocardiogramme. Des instruments qui me permettent de transmettre des données médicales fiables au médecin spécialiste.
Quels types de pathologies peut-on traiter grâce à ce dispositif ?
La gériatrie est la discipline qui nous intéresse le plus, en télémédecine. Pour la simple raison que les médecins traitants ne sont pas forcément spécialisés dans ce domaine. Nous pouvons également procéder à une bonne évaluation des troubles cognitifs ou de mémoire. Cela fonctionne aussi très bien pour la cardiologie et la dermatologie ; ce qui permet d’avoir un diagnostic rapide et un traitement adapté. À moins qu’il ne faille, par exemple, procéder à une exérèse, bien sûr.
Précisément : que se passe-t-il, en ce cas ?
Là encore, la télémédecine est particulièrement efficace, puisqu’elle nous aura permis d’obtenir très rapidement l’expertise du médecin. Elle nous aura donc fait gagner du temps. Nous ferons tout, ensuite, pour obtenir un rendez-vous physique dans les plus brefs délais. Car c’est aussi l’un des avantages des Résidences Services Seniors que d’être rattachées au Groupe Clinipole, acteur majeur des soins privés de la région Occitanie. Les connexions entre ce groupe – expert du secteur sanitaire et médico-social – et les RSS constituent un atout d’importance dans le quotidien de nos résidents. Ils peuvent ainsi disposer d’un accès privilégié aux soins médicaux, grâce à la conciergerie médicale. Enfin, j’ajoute que dans une moindre mesure, la télémédecine nous permet également de traiter d’hématologie, de diabétologie et d’endocrinologie. La palette est donc large, ce qui est une très bonne chose.
″Plus nous pourrons anticiper, en amont, plus les résidents pourront conserver durablement leur autonomie.″
Au-delà de l’aspect curatif, la télémédecine joue donc également un rôle préventif ?
Effectivement, c’est un dispositif vraiment très précieux. Ainsi, on procède régulièrement à des bilans cardiologiques, y compris à des personnes qui ne présentent pas de symptômes particuliers. On s’assure que tout va bien, afin de prévenir d’éventuels troubles. Plus nous pourrons anticiper, en amont, plus les résidents pourront être autonomes et profiter de leur retraite. De la vie. C’est un cercle vertueux.
Quels sont les autres avantages de la télémédecine ?
Ils sont nombreux ! Le fait de disposer d’un réseau complet de médecins spécialistes, mais aussi la rapidité et la facilité de la prise de rendez-vous. Bien entendu, le patient n’a plus à se déplacer – avec tout ce que cela implique comme difficultés – et il n’y a plus d’attente, sur place. Et puis, il y a cet accompagnement qui fait que je peux palier à d’éventuels oublis du patient et poser les questions appropriées aux médecins, afin de faire un tour complet de la pathologie qui nous préoccupe. Je suis également là pour répondre aux questions du patient, repréciser les choses… L’échange est permanent. Et puis, de fait, je deviens leur interlocutrice privilégiée, un référent unique, puisque je coordonne tous les différents acteurs médicaux qui gravitent autour d’eux. Forcément, cela simplifie les choses. Et c’est très sécurisant.
Comment les résidents réagissent-ils, vis-à-vis de la télémédecine ?
Dans les semaines qui suivent l’arrivée d’un nouveau résident, je vais me présenter et expliquer ce en quoi je peux leur être utile. Il faut bien insister sur le fait que nous proposons un service : rien n’est obligatoire et chacun peut opter pour le professionnel de santé de son choix, bien entendu. Au final, tout se passe très bien avec les résidents et, une fois la première téléconsultation pratiquée, cela rentre rapidement dans les mœurs. Pour tout dire, cela permet même d’apporter un peu de légèreté à cet aspect sanitaire qui, parfois, leur pèse un peu. Et puis, il ne faut pas omettre un aspect très important de la vie en Résidences Services Seniors : chacun veille sur l’autre. Réellement. Ainsi, des gestionnaires d’établissements, en passant par les coordinateurs, les médecins généralistes, les kinés, les infirmières ou les auxiliaires de vie, chacun participe et me fait remonter d’éventuelles informations sur un résident qui n’aurait pas le moral ou chez qui on aurait détecté des troubles de la mémoire. Une interaction qui me permet d’être informée, puis d’échanger avec la personne concernée, si besoin. Forcément, cela participe à une prise en charge la plus précoce possible et la mieux adaptée. Car au-delà de la technologie à proprement parler, la télémédecine passe d’abord par des contacts humains. C’est ce qui fait tout le charme de ce métier.